À l’échelle mondiale, plus de 17 000 espèces d’abeilles sauvages différentes ont été recensées, une tendance en hausse constante. En comparaison, les mammifères comptent tout juste 5 500 espèces. En France, on a démontré l’existence de près de 1000 espèces différentes d’abeilles sauvages. Des abeilles mellifères sociables jusqu’aux abeilles maçonnes vivant en solitaire, il y a toute une gamme de possibilités du vivre ensemble. De nombreuses espèces nichent dans le sol, alors que d’autres utilisent des orifices dans des végétaux ou encore des coquilles d’escargot, ces insectes n’ont pas fini de vous surprendre.
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Comment puis-je offrir un habitat aux abeilles sauvages?
Les abeilles sauvages ont besoin d'une offre continue en fleurs tout au long de leur cycle de vie et nécessitent par ailleurs de grandes quantités de pollen pour l'alimentation de leur progéniture. En semant les bonnes fleurs et les bonnes plantes, vous contribuez fortement à la multiplication de ces animaux précieux.
Les abeilles sauvages : nos pollinisateurs oubliés
Lorsqu'on parle d'abeilles, la grande majorité de la population entend "miel". Avec le temps, le terme abeille a inévitablement été lié aux abeilles à miel - autrement nommées abeilles mellifères et domestiquées depuis des siècles. Même lorsque nous parlons d'abeilles sauvages, on suppose la plupart du temps qu'il est question d'abeilles à miel redevenues sauvages. Qu'il y eût cependant en France, aux côtés de la seule abeille mellifère près de 1000 autres espèces d'abeilles (qui ne produisent d'ailleurs pas de miel!), seuls les amateurs aguerris d'insectes en avaient connaissance. Savoir que ces infatigables travailleuses sont responsables d’une grande part de la pollinisation de nos cultures et de nos plantes sauvages est d’autant plus surprenant.
La diversité des abeilles sauvages
Les abeilles maçonnes
Les abeilles maçonnes sont des abeilles sauvages qui vivent en solitaire. Contrairement aux abeilles mellifères, les abeilles maçonnes ne vivent pas en colonie, n’ont pas de reine, pas d’ouvrières, pas de gâteau de cire et elles ne produisent pas de miel. Après s’être accouplée à un mâle, chaque femelle construit son propre nid, par exemple dans une petite branche de bambou. Chaque alvéole d’incubation sera approvisionnée en pollen et nectar. Sur ce mélange, la femelle pond un œuf unique. Les alvéoles d’incubation sont scellées par un mince mur de terre glaise. Ce mur forme le sol pour la prochaine alvéole d’incubation. Les abeilles maçonnes remplissent les alvéoles d’incubation jusqu’à ce que le nid soit plein. Finalement, le nid est scellé par un épais bouchon de terre glaise. Les abeilles adultes meurent de manière naturelle, après environ deux mois de temps de vol.
La propagation des abeilles maçonnes
L’abeille maçonne cornue (Osmia cornuta) est une espèce d’abeille sauvage indigène très répandue, qui peut être rencontrée couramment dans les villages et dans les villes. L’abeille maçonne cornue, dont l’éclosion est l’une des plus hâtives au printemps, sort de son cocon dès les premiers jours chauds de mars. Elle est ensuite active environ jusqu’à la mi-mai. L’abeille maçonne rouge (Osmia bicornis) est très proche de l’abeille maçonne cornue. Celle-ci est encore plus courante et requiert un habitat similaire à celui de son espèce cousine cornue. Les abeilles maçonnes rouges ne prolifèrent qu’en avril et leur période d’activité s’étend jusqu’à la fin du mois de juin.
Les abeilles maçonnes sont tout à fait inoffensives
Les abeilles maçonnes, contrairement aux abeilles mellifères, ne sont pas agressives. On peut s’approcher de leurs nids et observer ces animaux de très près sans aucun danger. Les femelles possèdent bien un tout petit dard, mais elles ne l’emploient pratiquement jamais. Il faudrait vraiment leur forcer la main pour risquer d’être piqué. Contrairement aux piqûres d’abeilles mellifères ou de guêpe, la piqûre d’une abeille maçonne est à peine douloureuse, si elle devait toutefois se produire. En effet, leur dard est si mou qu’il ne parvient presque pas à transpercer notre peau. Les abeilles maçonnes ne sont par ailleurs pas attirées par la nourriture ou des boissons sucrées.
Menaces pour les abeilles sauvages
La plupart des abeilles sauvages a besoin à la fois d’une offre de fleurs bien spécifique et de lieux de nidifications appropriés. En raison de l’urbanisation et de l’intensification de l’économie rurale, ces habitats deviennent toujours plus rares et de plus en plus séparés les uns des autres, de sorte que les abeilles sauvages trouvent de moins en moins de surfaces appropriées à la nidification. Ce n’est pas un hasard si, à l’heure actuelle, près de la moitié des abeilles sauvages de France sont menacées et figurent sur liste rouge.
Soutien aux abeilles sauvages
Les abeilles sauvages ont besoin d’une offre continue en fleurs tout au long de l’année, et nécessitent par ailleurs de grandes quantités de pollen en vue de l’alimentation de leur descendance. En semant les bonnes fleurs et les bonnes plantes, vous pouvez apporter une contribution importante au soutien de ces animaux précieux. En leur offrant une maisonnette pour abeilles sauvages ainsi que des structures naturelles de nidification telles que des surfaces à découvert au sol, des branches moelleuses, des murs secs, ou du bois pourri, vous pouvez leur offrir encore davantage de ressources.
Biodiversité des abeilles sauvages
Outre les abeilles maçonnes qui colonisent votre BeeHome au printemps, il existe plus de 600 autres espèces d’abeilles sauvages en France. Toutes les abeilles sauvages ont besoin d’un lieu de nidification adapté, de nourriture et de matériaux de nidification. La majorité des abeilles sauvages niche dans le sol, en suivant la forme des cavités. D’autres espèces construisent leur nid au cœur de branches, dans du bois pourri ou encore dans des coquilles d’escargot abandonnées. De plus, tous les pollens ne conviennent pas à toutes les abeilles sauvages.
Portrait des abeilles sauvages
Il existe au côté de l'abeille maçonne de nombreuses autres espèces d'abeilles sauvages. Vous trouverez ci-dessous une sélection des espèces les plus présentes en France. Avec un peu de chance, vous pourrez observer certaines d'entre elles durant l'été.

Osmie rousse
L’osmie rousse (Osmia bicornis) est rare en pleine nature et affectionne tout particulièrement les jardins des zones urbanisées où on la rencontre fréquemment.

Osmie cornue
L’osmie cornue (Osmia cornuta) est l’une des espèces que l’on observe le plus fréquemment dans les aides à la nidification.

Osmie des vélars
L’osmie des vélars (Osmia brevicornis) est plutôt rare et elle est souvent confondue avec l’osmie bleu acier.

Osmie bleu acier
Cette espèce d’abeille sauvage est fréquente et répandue dans toute la France.

Osmie crochue
Strictement spécialisée dans la vipérine commune, l’osmie crochue (Hoplitis adunca) est tributaire de la présence de cette plante.

Osmie leaiana
L’osmie leaiana (Osmia leaiana) était autrefois très fréquente en France.

Isodontia mexicana
Importée d’Amérique, cette espèce de guêpe n’est présente en Europe que depuis les années 60.

Abeille cotonnière
Comme son nom l’indique, l’abeille cotonnière (Anthidium manicatum) utilise une fibre végétale comparable au coton comme matériau de construction pour son nid.

Abeille coupeuse de feuilles
En quelques secondes, l’abeille coupeuse de feuille (Megachile willughbiella) découpe dans une feuille un morceau pouvant atteindre 2 cm, puis s’envole vers son nid, le morceau entre les pattes.

Chlélostome des campanules
Le chélostome des campanules (Chlostoma rapunculi) est largement répandu où poussent des campanules.

Heriades truncorum
L’heriades truncorum est très présente en France et on peut la trouver dans de nombreux jardins.

Abeille masquée des Alliacées
L’abeille masquée des Alliacées (Hylaeus punctulatissimus) passe quasiment inaperçue et, vu sa petite taille, elle n’est souvent pas perçue comme une abeille.
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Les plantes pour abeilles sauvages
Les abeilles sauvages dépendent d’une grande offre de plantes florales indigènes pour leur survie. Elles récoltent le pollen et le nectar sur ces fleurs et en nourrirront leur descendance. Quelques plantes indigènes dont les abeilles sauvages sont particulièrement friandes sont brièvement décrites ci-dessous.

Étoile bleue
L’étoile bleue [Scilla] est une variété de lys qui fleurit tôt et est appréciée par la plupart des espèces. Ses magnifiques fleurs bleu vif produisent un pollen du même bleu et une grande quantité de nectar.

Muscari
Le muscari [Muscari] appartient, tout comme l’étoile bleue, à la famille des liliacées. Il doit être planté à l’automne afin que, tôt dans l’année, il déploie sa splendeur florale.

Saule
Le saule est très peu exigeant et demande peu de soins, il s’agit donc d’une espèce appropriée pour les jardiniers moins expérimentés.

Prunellier
Au tout début du printemps, les fleurs blanches du prunellier [Prunus spinosa] fleurissent magnifiquement.

Aubépine
L’aubépine appartient à la famille des rosacées et croît le plus souvent sous la forme d’arbuste ou d’arbre densément ramifié et épineux.

L’amélanchier
L’amélanchier commun fleurit avant la foliation, entre avril et mai. Au XVIe siècle déjà, il était planté dans les jardins comme plante ornementale.

Pulmonaire
La pulmonaire (Pulmonaria officinalis) tient son nom de son utilisation dès le Moyen Âge contre différentes maladies pulmonaires.

Épiaire
L’épiaire (genre Stachys) est une plante de menthe et représente une source importante de pollen et de nectar pour de nombreuses espèces d’abeilles sauvages.

Sainfoin commun
Arrivé en Europe occidentale des steppes de l’Asie centrale il y a des siècles, le sainfoin commun [Onobrychis viciifolia] est aujourd’hui l’une des plantes les plus importantes pour les abeilles sauvages.

Lotier
Les plantes du genre lotier [Lotus] doivent leur nom à leur fruit, plié comme le pied d’un oiseau.

Camomille jaune
Cette plante servait anciennement à teindre la laine et le lin dans un jaune intense. Aujourd’hui, la camomille jaune [Anthemis tinctoria] est plutôt utilisée pour colorer nos jardins.

Réséda
Le réséda [Reseda lutea], également appelée soudure, est une plante plutôt discrète qui attire pourtant de nombreuses espèces d’abeilles sauvages.